L’approvisionnement en lithium
Ces dix dernières années, la demande mondiale en lithium a doublé. Portée par la transition vers les véhicules électriques, la consommation mondiale de ce métal devrait être multipliée par 42 d’ici à 2040 par rapport à 2020 selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE).
La production de lithium augmente considérablement au niveau mondial mais la pression sur le marché de ce métal reste forte. De plus, plusieurs phénomènes sont à prendre en compte :
- Si les batteries commencent à être produites en Europe, le continent dépend encore aujourd’hui des importations (79 % des batteries arrivent de Chine) ;
- La progression du besoin en lithium est exponentielle et, à horizon 2030, l’offre risque de ne pas pouvoir répondre à la demande mondiale ;
- La production de lithium est très concentrée, dans trois pays extra-européens : l’Australie, le Chili et la Chine.
Cette situation présente des risques pour les industriels, en situation de dépendance. Les enjeux environnementaux sont également à prendre en compte pour mettre en place des pratiques plus respectueuses dans le cadre du lancement de nouvelles mines.
Des projets d’exploration en France
En France, l’exploration des ressources en lithium a ainsi commencé. Au 1er janvier 2024, pas moins de 7 permis exclusifs de recherche (PER) de mines incluant le lithium ont été délivrés :
- Le PER dit “permis de Beauvoir” (projet EMILI) ;
- Trois PER situés dans le Bas-Rhin (“permis lithium outre-forêt”, “permis lithium d’Illkirch” et “les sources alcalines”) ;
- Trois PER situés en Haute-Vienne (“Douillac”, “Fayat” et “Pierrepinet”).
Huit autres PER incluant le lithium sont en cours d’instruction. Notons par ailleurs que les techniques d’extraction ne sont pas les mêmes sur ces différents PER.
Le lancement de la première mine de lithium sur le territoire national est une étape historique pour l’industrie française. L'exploitation d'Imerys permettra de couvrir plus d'un quart des besoins des futures gigafactories françaises, avec une empreinte carbone bien plus réduite que ses concurrents extra-européens grâce à l’électricité décarbonée de notre pays. Ce projet que nous soutenons dans le cadre du plan France 2030 s'inscrit dans la stratégie industrielle portée par le Gouvernement, qui vise à implanter sur le territoire national l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries, des matériaux de base au recyclage. Il démontre que la transition écologique est aussi un facteur de réindustrialisation.