Les études liées au transport ferroviaire se précisent pour le projet EMILI

L’acheminement par voie ferroviaire des micas lithinifères vers l’usine chargée de leur conversion fait l’objet d’études et d'échanges poussés. Explications avec Guillaume Rameau, chef de projet ingénierie en charge des infrastructures chez Imerys.

Les études liées au transport ferroviaire se précisent pour le projet EMILI

Mettre en œuvre un projet minier et industriel ne signifie pas seulement disposer des ressources naturelles nécessaires ou bien encore démontrer sa faisabilité technique et économique. Des infrastructures adaptées au transport des produits issus de la mine, l’accès à l’énergie, au gaz ou à l’eau, font également partie intégrante de sa réussite.

Dans le cadre d’EMILI, les études d’ingénierie liées aux infrastructures se concentrent notamment sur le transport des micas lithinifères à partir de la carrière à Echassières vers le site de conversion, qui sera installé dans une zone industrielle. 

Le rail, un mode de transport privilégié

« Nous privilégions le transport par rail, qui figure parmi les moins polluants. Il est en effet huit fois moins émetteur de CO2 que le transport par camion », explique Guillaume Rameau. « Nous souhaitons également éviter d’encombrer les réseaux routiers, sans parler des nuisances ou des enjeux liés à la sécurité routière. L’accès au réseau ferré est donc crucial pour concilier toutes ces exigences. »

L’objectif est donc d’amener les micas extraits jusqu'à la voie ferrée la plus proche (une dizaine de kilomètres), qui n’est autre que la ligne régionale Gannat-Montluçon. Actuellement, cette ligne sert à la fois au transport des voyageurs et à celui des marchandises. « Pour effectuer le trajet qui les sépare de la carrière des Kaolins de Beauvoir à la voie ferrée, les concentrés de mica et les coproduits seront acheminés vers un atelier de chargement via des canalisations enterrées », complète Guillaume Rameau.

Dans cet atelier, la solution contenant le mica sera filtrée afin de renvoyer l’eau vers la carrière par une conduite dédiée, constituant alors une boucle d’eau fermée. Le mica asséché, lui, pourra être chargé dans des trains, tout comme les co-produits qui seront acheminés à des clients tiers.

Définir l’emplacement optimal du futur atelier de chargement

Définir l’emplacement optimal de cet atelier de chargement constitue l’un des objectifs majeurs des études d’infrastructures en cours. Celles-ci doivent respecter un cahier des charges complexe, nécessitant des expertises multiples : « Savoir-faire technique, prise en compte des milieux naturels et agricoles et des normes de sécurité, prise en compte des caractéristiques du territoire sont autant de points que nous devons concilier », liste Guillaume Rameau. Le choix du site doit également être compatible avec les contraintes techniques imposées par le cheminement des conduites hydrauliques.

« Outre l’activité de chargement, ce site servira de lieu de stockage », ajoute Guillaume Rameau. « Le rythme des trains dépendra des créneaux attribués par SNCF Réseau. Il nous faudra donc prévoir l’espace nécessaire pour stocker, entre chaque chargement, le mica qui arrivera de la carrière en flux quasi-continu. »

Plusieurs sites d’implantation encore à l’étude

La première étape consiste à identifier  les sites déjà embranchés, c’est-à-dire équipés d’un faisceau de réception raccordé au réseau ferré national. La surface du terrain doit également permettre d’accueillir des installations de filtration, de stockage et de chargement de trains d’environ 20 wagons. Une topologie favorable et un terrain relativement plat seront privilégiés pour faciliter la construction des bâtiments. Enfin, les futures installations doivent  pouvoir s’intégrer dans l’environnement local tout en limitant les impacts sonores, visuels et environnementaux, en étant suffisamment éloignées des habitations principales. 

Il faut ensuite valider l’ensemble des contraintes liées à l’exploitation même du réseau ferroviaire. « Ce sujet est lui aussi crucial, conclut Guillaume Rameau. Nous devons nous assurer que les infrastructures ferroviaires et la signalisation puissent recevoir les tonnages estimés pour le projet. » 

Une régénération de la ligne Gannat - Montluçon en vue

« La ligne Gannat-Montluçon souffre d’un déficit d’investissement depuis plusieurs années », complète Guillaume Rameau. « Le projet EMILI représente une formidable opportunité pour sécuriser le financement des travaux de régénération de cette ligne et ainsi revitaliser le territoire et pérenniser le trafic passager sur le long terme ».

Pour valider le meilleur scénario, Imerys entretient des échanges réguliers avec l’ensemble des acteurs impliqués (SNCF Réseau, communauté de communes, département, préfecture, ministères…). Le choix final devrait être annoncé l’année prochaine, pour une construction de l’atelier de chargement d’ici 2027-2028.