La gestion des stériles et résidus : un paramètre anticipé dès l’élaboration du projet
L’exploitation du projet EMILI, s’il est réalisé, génèrera des stériles miniers et des résidus de concentration et de conversion. Leur gestion constitue un véritable défi technique et économique. Technique car des solutions doivent être trouvées pour éviter que ces matériaux ne s’accumulent et s’assurer qu’ils soient correctement stockés ou traités. Économique car la gestion de ces produits peut être coûteuse.
Une réduction à la source du volume de résidus de concentration
Les stériles miniers correspondent aux produits constitués par les sols et roches excavées lors de l’exploitation d’une mine, après récupération de la partie commercialement valorisable du minerai (en l’occurrence, le mica lithinifère). Imerys recherche avec le projet EMILI une réduction à la source du volume de ces stériles, qui passe par :
- La valorisation d’une partie des minéraux et éléments contenus dans le granite de Beauvoir, notamment le feldspath et l’étain ;
- L’utilisation des stériles et résidus pour remblayer au fur et à mesure les chambres d’extraction de la mine.
Cependant, en raison du foisonnement minier, il n’est pas possible de remettre en souterrain tout ce qui a été extrait (une roche occupe en effet davantage de volume quand elle est extraite et concassée que sous sa forme originelle).
Imerys prévoit ainsi que le reste des stériles et résidus (510 000 tonnes par an) soit déposé en remblai de la carrière des Kaolins de Beauvoir.
La valorisation des co-produits et des résidus de conversion
La conversion permet de transformer le lithium en d’hydroxyde de lithium. Pour y parvenir, il doit être dissocié des autres constituants du mica (le fer, l’aluminium, les silicates…) en utilisant des réactifs. Ces différents éléments réagissent les uns avec les
autres et forment de nouveaux produits.
Certains pourraient être valorisés. Par exemple, le carbonate de calcium (le calcaire)
est l’un des minéraux utilisés dans l’industrie et pourrait ainsi trouver des débouchés. Autre exemple, le chlorure de sodium est en général utilisé pour le déneigement et le déglaçage des routes. Néanmoins, certains éléments n’apparaissent pas encore valorisables commercialement.
Les résidus de lixiviation et de neutralisation en constituent la majeure partie et pourraient être utilisés en remblaiement d’anciennes carrières. Pour autant les échanges entre industriels se poursuivent pour trouver un maximum de solutions pour la majorité des résidus.